27 février 2010

Carnaval

Comme nous n’avons pas pu partir pour la Floride, nous étions donc présentes pour le Carnaval. Depuis le temps qu’on en entend parler. Nous voilà donc mardi à Sainte Anne pour le défilé. Je vais vous raconter l’histoire du Carnaval de Martinique.Un peu d’histoire :
Le carnaval de la Martinique est né de la rencontre des cultures européennes et africaines durant la colonisation. Il a connu son heure de gloire à la fin du XIXe siècle, quand la ville de Saint-Pierre était considérée comme le « petit Paris des Antilles » avec son célèbre théâtre, son commerce, son port. En 1902, l’éruption de la Montagne Pelée détruisit la ville de 30 000 habitants, mais la tradition du carnaval se perpétuera à Fort de France. C’est ainsi que les fameux « diables rouge » cités par les chroniqueurs ont essaimés dans les autres terres créoles, tout comme les « Touloulous », arrivés en Guyane avec les rescapés et émigrés martiniquais. Les festivités du « mercredi des cendres », typiquement martiniquaises se retrouvent aussi en Guadeloupe et en Guyane.Il ne faut pas s’étonner de voir des obscénités dans le Carnaval martiniquais qui est ouvert à tous et qui encourage la spontanéité. Les femmes sont habillées seulement avec un maillot de bain et les hommes en string !!! oui oui c’est vrai, ce sont pas des bétises, et c’est un peu choquant. Les malpropres sont des personnages incontournables des jours gras et les chansons grivoises sont légion. Le Carnaval ne peut se faire sans les vieilles voitures, automobiles arrangées pour la période, parfois taguées ou couvertes de photos. Je n’ai pas de photo, mais c’est assez impressionnant à voir, on ce demande comment elles font pour toujours rouler. Sur le toit on peut y voir une baignoire, un bwabwa (personnage à l’effigie d’un homme politique ou d’une célébrité) ou des personnes. A cause d’incidents, les voitures doivent désormais être contrôlées. Chaque année les travestis et personnages les plus traditionnels (neg gwo siwo, mariane lapofig, Caroline zié loli, Medsen lopital) ressortent dans les rues. Les personnes qui se contentent de regarder le Carnaval sont péjorativement appelés Cocofiolo par les vidéyeurs qui suivent les chars et les groupes à pieds. Déroulement des 5 jours de carnaval.
Samedi gras :
C’est le jour de la sortie des Reines. Pas du tout assisté, Virgie et Aurélie étaient entrain de ce battre avec Air France, pour savoir si oui ou non nous partions en vacances. On connait la réponse maintenant.Dimanche gras :
C’est le jour de la présentation de Vaval (le roi du Carnaval), bwabwa géant. Depuis quelques années on hésite à caricaturer une personne bien définie, préférant la dénonciation d’une cause ou la mise en avant d’un événement ayant marqué l’année. Le Vaval 2010 représente un profiteur, comme indiqué sur son chapeau, gardant des billets de 200 € et se moquant des Martiniquais qui achètent des produits « BCBA » (en référence à la grève générale de Février 2009 où le Carnaval avait notamment été annulé). Lundi gras :
Avant le levé du soleil, des groupes à pieds (souvent des voisins ou des amis) sillonnent les quartiers et réveillent la population, incitant les gens à les suivre en faisant des vidés en pyjama. Etant au Carbet et dans un quartier ou il n’y a que notre résidence et des terrains de sports nous n’avons pas eu droit à ce réveille matinal, mais Charline l’a vécu. Il parait qu’ils ont fait pas mal de bruit et les ont bien sur réveillées. L’après midi, les plus gros Carnavals se font dans le Sud et à Fort de France, où la tradition des Mariages burlesques est plus respectée. Il y a dans les rues des parodies de mariages avec des hommes déguisés en femmes et des femmes déguisés en hommes. Etant au travail, je n’ai pas assisté aux mariages.Mardi gras (jour férié en Martinique) :
Le mardi gras est l’un des jours où la ferveur populaire est la plus grande. Les carnavaliers sont en rouge et noir, pas Virgie elle avait oublié. Les diables rouges ornés de cornes sur la tête et de bouts de miroirs cassés sur le corps sortant. Les Papa Diab sont les diables qui effrayent le plus les enfants. C’est à Sainte Anne qui nous avons assistées à ce défilé et ce sont la que les photos que vous voyez ont été prises.Mercredi des cendres (jour férié en Martinique) :
Le mercredi des cendres, les carnavaliers sont en noir et blanc en signe de deuil, après avoir entendu la mort de Vaval aux avis d’obsèques le matin. Les diablesses (en costume traditionnel noir et blanc, une chaussure blanche, une chaussure noire) se montrent avec leurs feuilles de corossol. Les pleureuses (hommes déguisés en épouse et maîtresse de Vaval) pleurent la mort du défunt et font parfois des parodies d’enterrement dans les rues. Vaval est incinéré à la tombée de la nuit, sur le bord de mer de Fort de France. Les dernières soirées de carnaval, chez les particuliers et en boîte ont lieu.

Voilà l'histoire du Carnaval en Martinique.

2 commentaires:

gwendoline a dit…

Un carnaval pour se consoler de Disney

mouchette a dit…

belle histoire et superbes couleurs, qui nous consolent de notre grisaille métropolitaine.
Bises