La maison du Bagnard

Je vais vous raconter l’histoire de cette maison et de son propriétaire et vous allez comprendre pourquoi elle s’appelle ainsi. Les informations sont tirées du panneau explicatif qui se trouve sur le site.

Au pied du Morne Larcher, avec pour toile de fond la mer des Caraïbes et le rocher du Diamant, se trouve la maison du bagnard. Elle a été édifiée dans les années 60, cette célèbre maison se caractérise par sa petite taille hors-normes, son architecture très particulière et ses façades aux couleurs vives et chatoyantes, agrémentées d’ornements originaux.

Cette maisonnette est due au génie inventif de Médard ARIBOT, fils d’une martiniquaise et d’un congolais. Né en 1901, il était doté d’un tempérament discret voire taciturne, mais avait un véritable don pour les activités artistiques, en particulier la sculpture.

Pendant de longues années, il a habité une grotte au bord de la mer où il réalisait des objets inspirés par ce qu’il observait.

La légende raconte qu’il aurait été envoyé au bagne pour avoir sculpté l’effigie du Colonel de Coppens, propriétaire de la distillerie de DIZAC et candidat aux élections municipales de 1925.

Mythe ou réalité ?? Les archives confirment que ce buste fut brandi par la foule au cours des émeutes électorales désignées par la mémoire populaire comme « la guerre du Diamant », au cours desquelles le colonel et neuf autres personnes ont trouvé la mort. De plus, Médard, un marginal dont les activités n’excluaient pas le vol occasionnel, fut effectivement condamné en 1933 au bagne à perpétuité.

Cette condamnation d’une très grande sévérité entraîna son envoi en Guyane comme bagnard, avec des conditions de vie souvent épouvantables : il passa ainsi plusieurs années dans des cachots minuscules (un homme ne pouvait s’y tenir debout). Après la fermeture du bagne en 1945, il s’installa près de Saint-Laurent où il fabriqua et vendit divers objets (jouets, statuettes, …).

En 1953, il a été rapatrié à sa demande en Martinique, où il a repris sa vie de solitaire et la sculpture. En dehors de cette maisonnette, parmi ses créations dont il reste de rares traces, on compte un paquebot coloré et un roi africain. Il est mort dans l’oubli en 1973.